Eric Byl : “Le PTB et le PSL : différences et points de rencontre possibles dans la construction d’une alternative politique”
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Description
Nous publions un livre d’Eric Byl concernant le PTB et le PSL, leurs histoires, leurs différences et les possibilités de collaboration. Eric a écrit ce texte fin 2013 pour entamer le débat au sein du PSL au sujet de la croissance électorale du PTB. Ce texte est resté un moment en plan, mais il est maintenant terminé avec une préface d’actualisation. Déjà publié en néerlandais, il sera disponible en français dans le courant du mois de janvier.
Pourquoi ce livre? Partout en Europe et aux États-Unis, nous observons la progression de forces de gauche et les opportunités qui se présentent à elles. En Grèce, Syriza est même arrivé au pouvoir avec la promesse de rompre avec les politiques d’austérité. Ces promesses n’ont pas été tenues, ce qui a entrainé une grande déception, mais la possibilité parvenir à un réel changement a en même temps été révélée. Il n’y a aucune raison de supposer que le développement d’une puissante force de gauche en Belgique ne soit pas possible. En tant que plus grand parti de gauche, le PTB est le mieux placé pour jouer un rôle dans ce domaine. Les premiers jalons électoraux ont été posés avec deux représentants élus à la Chambre, six parlementaires régionaux et 52 élus locaux dans les communes. Il s’agit d’un développement important pour tous les militants de gauche, pour tous ceux qui désirent une alternative à la politique d’austérité. Nous jugeons par conséquent nécessaire d’approfondir la question du développement du PTB.
Pour comprendre d’où provient le PTB et comment le PSL se positionne par rapport à celui-ci, il est nécessaire de faire une analyse de nos racines et de nos développements différents, lesquels expliquent les divergences de vues importantes qui existent entre ces deux formations. Examiner ce que sont ces dernières et ce qui se trouve à leur base constitue une condition préalable pour entamer une discussion sérieuse à ce sujet.
Le livre revient sur la grève des étudiants du secondaire de 1966, sur le mouvement Leuven Vlaams et sur les occupations d’usines qui ont eu lieu au début des années 1970. Il revient également sur certaines positions politiques, non seulement du PTB mais aussi du PCB, de la LCR et du Vonk concernant divers événements comme la Guerre du Golfe, l’intervention de l’OTAN en Yougoslavie, la lutte contre le racisme, les événements survenus parmi les Jongsocialisten,…
Nous saluons les progrès du PTB, les idées de gauche sont ainsi remises à l’agenda politique et cela favorise la discussion sur les alternatives à opposer au capitalisme. Le PTB peut également jouer un rôle important dans le processus de reconstruction d’une traduction politique large des revendications du mouvement des travailleurs. Les positions politiques du PTB ont cependant leurs limites, notamment concernant l’attitude complaisante à l’égard d’une coopération et d’une coalition avec la gauche officielle (la social-démocratie) et avec les verts. Cela revient à représenter le flanc gauche des partis de l’austérité alors que, parallèlement, le PTB a une attitude très fermée à l’égard des autres forces à la gauche de ces partis.
Le PSL a fait des propositions constructives pour coopérer avec le PTB là où c’était possible, sans beaucoup de résultats jusqu’à présent. Lors des élections de 2014, toute coopération a été rejetée avec nous et, depuis lors, le rassemblement plus large du côté francophone repris sous le nom de ‘‘Gauche d’Ouverture’’ a été liquidé. Nous comprenons que le PTB veuille consolider sa propre avancée et ne veuille pas mener des discussions interminables au sein de la gauche. Mais, au sein du mouvement des travailleurs, il y a des idées et des courants différents qui ne peuvent pas simplement être balayés du revers de la main.
Des premiers enseignements de l’expérience des nouvelles forces de gauche, comme Syriza, ressort également l’importance d’adopter un programme politique visant à rompre avec le capitalisme. Il ne suffit pas de faire des propositions d’améliorations et de changements qui profitent à la majorité de la population, nous devons aussi examiner comment réaliser ces propositions. Cela nécessite une rupture avec l’ensemble du système. En déconnectant l’alternative socialiste de la lutte de tous les jours, celle-ci s’en trouve affaiblie et l’alternative socialiste devient également plus abstraite. C’est la critique principale que nous portons sur l’approche du PTB.
Nos critiques du PTB ne servent pas à ‘‘marquer des points’’, mais à justement éviter que le PTB ne suive le même chemin que d’autres formations de gauche et ne gaspille les opportunités qui se présentent en participant au pouvoir. Comme le livre le conclut: ‘‘Nous invitons le PTB à ne pas chercher des alliés sur son aile droite. Il n’y a pas plus à y gagner qu’un baiser de Judas pour le PTB et que de se brûler les ailes en participant au pouvoir. Les alliés se trouvent à gauche. Parmi ceux qui sont, lors des luttes, du même côté des barricades. Ils sont plus petits et plus francs, mais ils se situent, contrairement à l’aile droite, du côté des travailleurs et des opprimés et militent, chacun à leur manière, pour des changements réels de la société, dans notre cas, pour une société socialiste.’’